"Mademoiselle Julie" d'August Strindberg le 11 mars à Blois.

Publié le par theatredelepi.over-blog.com

" Quelle est la terrible puissance qui m'a poussée vers vous ?   L'attirance du faible pour celui qui est fort? L'attrait qu'exerce celui qui monte sur celui qui tombe? Ou bien était-ce de l'amour ? De l'amour, cela? Savez-vous ce que c'est, l'amour? "

 

La nuit de la saint Jean, Julie, jeune fille de vieille noblesse terrienne, s'abandonne à ses désirs sensuels dans les bras du valet de son père, Jean qui est fiancé à Christine , la cuisinière.. 

Au matin, Julie est effarée par son acte et le seul espoir de cet improbable couple que tout oppose (leur classe sociale, leurs valeurs et leur aspirations profondes) est la fuite.

 

August Strindberg écrit « Mademoiselle Julie » en 1888.

 

Je connaissais la pièce depuis très longtemps. Je n’ai jamais vu de mise en scène mais j’ai toujours suivi  son actualité dans la presse, certainement en caressant en secret l’espoir de me coltiner à ce texte le moment venu. Le désir des acteurs ajouté à mon envie a rendu possible ce travail.

 

Nous nous sommes donc rassemblés pour chercher concrètement sur le plateau des réponses aux questions , aux interrogations que nous pose le texte. Creuser, approfondir  ces questions pour ensuite les proposer au public. Aller à la rencontre de Strindberg qui cherchait à comprendre ce qui se cachait derrière la surface des êtres et des choses.

Il a fallu coller à l’écriture de la pièce en assumant son instabilité, ses ruptures, ses changements. Strindberg voulait très certainement nous faire partager sa vision du monde jusque dans ses contradictions.

L’intérêt se porte sur ce qui est dissimulé et ce qui est révélé, démêler le vrai du faux.

Les mensonges, les dévoilements de personnalités, la confrontations des opinions et des valeurs sont autant de matière riche pour le jeu de l’acteur.

 

Seule la sincérité et la présence des corps sur le plateau nous a permis de cheminer sur un terrain instable.

Il a fallu porter le texte sans le surcharger d’une interprétation qui l’anecdotise, se méfier de la sentimentalité, du pathos ou du pathologique pour ne percevoir qu’un homme et une femme engagés dans une lutte à mort.

Je pense qu’on ne peut pas tricher avec cette pièce.

 

Daniel Ferras

 

Rendez-vous à l'espace Quinière de Blois le vendredi 11 mars 2011 à 20h30 dans le cadre de la journée de la femme.

 

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Publié dans Nouvelles

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